samedi 8 octobre 2005

Visite du Salar & Sud Lipez

SAMEDI 8 OCTOBRE 2005 : Salar


Nous faisons quelques provisions d’eau et de snacks.
Nous partons en groupe de 2 jeeps de 6 personnes chacune, accompagnés d’un chauffeur par jeep et d’une cuisinière pour les 2 jeeps. Avec nous, un couple d’israéliens et un couple d’argentins en voyage de noces. Dans l’autre jeep, des français, un suisse, une anversoise et une danoise.
Nous nous arrêtons à la sortie de la ville pour visiter le cimetière des locomotives. Heureusement que nous l’avions déjà visité hier, car il y a maintenant quelques touristes sur le site. En fait, d’autres groupes en jeep font aussi le circuit. En avant pour les plus décors surprenants que nous n’ayons jamais vu jusqu'à présent. Et que nous ne sommes pas près de redécouvrir. 



 



Nous reprenons la route pour arriver au village de Colchani qui vit de l’extraction du sel. Le sol est creusé à la pioche, puis le sel est rassemblé en petits tas qui sèchent au soleil. Le sel est ensuite acheminé dans de grands sacs pour un deuxième séchage vers l’usine de sel. Ce sel sera ensuite distribué dans toute la Bolivie pour l’alimentation des animaux. Achat d’une petite tortue en sel.

Depuis notre départ de Uyuni, nous traversons le Salar, un des plus beaux déserts du monde qui a une superficie de 12000 km carrés et qui est en fait une grande mer dont l’eau s’évapore en laissant une épaisseur d’une dizaine de centimètres de sel à la surface. Le taux de réverbération est extrême et les lunettes de soleil indispensables !

Après plus de 80 km sur une route blanche immaculée et un ciel bleu azur, nous arrivons à l’Isla del Pescadores, ou en queschua Isla Inkahuasi, île volcanique en forme de poisson et recouverte de milliers d’énormes cactus dont certains vieux de plus de 1200 ans font jusqu’à 12 mètres de haut. Du sommet de l’île, le spectacle est incroyable. A gauche, à droite, devant, derrière, nous ne voyons qu’une mer blanche à perte de vue. C’est hallucinant. On se sent perdu dans cette immensité blanche. Nous redescendons vers la jeep. Le dîner est prêt. Cela fait du bien de casser la croûte.




 

 

Nous revoyons le couple de marseillais (vu à Uyuni) qui voyage dans une autre jeep (d’un autre organisme touristique).
Après nous avons roulé en direction du nord du Salar, à la limite du Salar, une grotte Las Galaxias, près de Aguaquiza qui a été découverte, il y a 2 ans. Un bijou de la nature : ses plafonds sont décorés de centaines de stalactites toutes aussi fines les unes que les autres. Le tout forme une dentelle très fine. La visite terminée, nous visitons une autre grotte moins sympa (coquesa), puisque c’est un cimetière pré inca avec ses tombeaux ouverts et ses momies.

 
Nous reprenons la route (45km) pou atteindre l’autre extrémité sud du Salar.
Nous logeons à San Juan où nous arrivons bien plus tard que l’autre jeep.

 DIMANCHE 9 OCTOBRE 2005 : Salar et le sud Lipez

Départ de San Juan par une piste serpentant aux pieds des volcans. Nous passons par le salar de Chigana puis celui de Lipez. L’itinéraire file vers le sud pour grimper vers les hautes terres, toujours de plus en plus sauvages.


Nous approchons de l’Ollagüe, volcan actif de 5865 m à cheval sur la frontière bolivio-chilienne. Plusieurs fumeroles s’élèvent du cratère !

Nous passons par des lacs riches en minéraux, lagunes envahies de flamants roses. A 4500 m, c’est quand même une rencontre  surprenante. Le chauffeur nous laisse en haut du promontoire et s’arrête 300 m plus loin pour préparer le repas. Nous longeons à pied la lagune Hedionida. Magnifique.
Nous rejoignons les jeeps pour dîner, tout en savourant le spectacle de la lagune.










Nous reprenons la piste et arrivons au pied du fameux Arbol de Piedra, curieuse formation rocheuse en forme d’arbre. D’autres rochers disséminés à intervalle régulier semblent former des ruines d’un village.

 
La route continue le long d’autres formations rocheuses, d’origine volcanique.
Une curieuse mousse verte recouvre parfois la roche ocre, créant un contraste étonnant. Tout à coup, on voit apparaître, tapis dans les rochers, des viscaches, croisement absolument adorable de l’écureuil et du chinchilla de montagne.


Nous poursuivons toujours notre route dans ces paysages impressionnants.
Nous entrons dans la réserve nationale protégée (2 x 30 bs) Eduardo Avaroa.
Un peu plus loin, nous voyons au loin ce fameux lac colorada. Son nom vient de la succession de différentes couleurs qui le compose. Cette lagune ne fait que 80 cm de profondeur et les flamants roses sont toujours là, plus nombreux que jamais, se reflétant dans l’eau rouge.
Serge veut faire des photos, mais le guide ne s’arrête pas. Il nous emmène jusqu’à un promontoire qui permet d’avoir une vue panoramique sur la lagune. Mais pour de belles photos, c’est trop tard, la lagune  n’est plus aussi rouge.


Suivant l’heure à laquelle on observe la lagune, celle-ci apparaît tantôt orange, tantôt rose, tantôt rouge vif. La couleur rouge est créée par un micro-organisme qui vit dans l’eau salée, nourriture de base des flamants roses, ce qui explique leur concentration dans les lagunes de la région.

Notre refuge se trouve quelques kilomètres plus loin.

Au coucher du soleil, nous essayons de monter la montagne qui est derrière le refuge. Mais pour moi, c’est trop dur, manque d’oxygène à plus de 4000 m et surtout ce froid piquant !!!


Logement rudimentaire : nous logeons à 6 dans la même chambre et les lits sont +/- confortables. Par contre, il n’y a pas d’eau chaude pour se laver ; juste un peu d’eau glacée pour un brin de toilette. Pas d’électricité non plus, juste des lampes à gaz.
Nous nous couchons tôt  Nous dormons presque tout habillé avec des tonnes de couvertures sur soi. Heureusement, on a prévu pulls, chaussettes et gants.

LUNDI 10 OCTOBRE 2005 : Sud Lipez
 Lever très tôt, petit déjeuner dans le couloir.
Départ des jeeps au lever du soleil.
Une longue journée se présente encore devant nous.

La route grimpe encore et encore et nous atteignons un col à 4850 m d’altitude d’où nous apercevons des colonnes de fumée s’élevant du sol. Nous voilà arrivés au champ de geysers de Sol de Manama. 

Il fait glacial mais ces jets de vapeur à +/- 200°C sont impressionnants et parviennent même à nous réchauffer. Des cratères expulsent des vapeurs sulfureuses (ça sent l’œuf pourri), d’autres se contentent de bouillonner +/- rapidement une boue grise, qui est parfois projeté en l’air tel un crachat. Il faut faire attention où l’on marche car il s’agit d’un vrai champ de geysers. Il règne une ambiance de fin du monde.



 


Nous remontons dans les jeeps pour redescendre vers les thermes (aguas calientes) : une source d’eau chaude à 25-30°C jaillit au bord d’une lagune de sel. Malgré le froid ambiant (nous sommes tous en pull et vestes polaires) nous prenons un bain chaud de pieds dans une petite piscine aménagée avec un muret de protection.



Nous continuons notre route dans des paysages fantastiques. Nous arrivons ensuite dans l’un des plus beaux déserts du monde, le désert de Salvador Dali.
Sur un champ de sable plat et dans une symphonie de couleurs ocres et pastels, d’immenses rochers noirs semblent avoir été disposé ça et là, donnant un paysage lunaire et surréaliste digne d’une peinture de maître comme Dali.

La piste continue jusqu’à la laguna verde au pied du volcan Licancabur (6000 m d’altitude) qui marque la frontière avec le Chili.
Nous sommes à 4400 m d’altitude et il y a beaucoup de vent. L’extraordinaire couleur bleue verte du lac est due à l’importante concentration de minéraux déversés par le volcan tels le souffre, l’arsenic, le calcium et carbonates de plomb.
Les autres sommets sont des mosaïques de couleurs du rouge franc à l’ocre en passant par le safran et le brun. C’est de toute beauté.



Nous sommes à la pointe de la Bolivie. Le bout du monde ! Derrière le volcan Licancabur, c’est le Chili. C’est ici que les 2 jeeps se séparent car certains dans le groupe rejoignent la frontière chilienne.

Demi-tour vers le désert de Dali, la laguna Colorada. Nous croisons des cyclistes en manque de pellicules photos.

Les montagnes arborent des dégradés de couleurs dignes d’une palette de peintre, la couleur de chaque strate est due aux minéraux qui la composent et qui sont oxydés au contact de l’air et de la pluie, le tout dans une végétation jaunâtre brûlée par le soleil.
Nous voyons les hauts plateaux s’affaisser, le paysage se fracturer, les canyons surgir encadrés de hautes falaises aux piliers sculptés.


Dîner dans un petit village où, en attendant le retour de l’autre jeep, nous visitons le village et l’école : au tableau noir, l’histoire du chocolat ! Le terrain de basket trône fièrement impeccable sur la place.


 

Nous trouvons à loger dans un autre village. Le refuge est un peu plus chic qu’hier mais toujours aussi rustique. Nous avons même un peu d’eau chaude. Le village n’est pas mal avec sa petite place.


 

 

     

  MARDI 11 OCTOBRE 2005 : Sud-Lipez – Uyuni

La route du retour vers Uyuni se faufile dans des hautes terres toujours très sauvages avec des formations rocheuses aux formes insolites, pour se terminer par une descente vers Uyuni. Après 1000 km dans le sud-ouest, nous gardons en tête que des paysages exceptionnels. Fin de 4 jours épuisants mais qui auront été les plus beaux de notre voyage. Vigognes en bordure de route.


Début d’après-midi, nous arrivons à Uyuni et nous nous faisons déposer à l’hôtel Avenida. Une bonne douche, puis balade dans le petit centre. Nous allons boire un verre avec Nicolas et Audrey, les français de Annecy  …. Qui eux attendent leur bus pour la Paz.
Une bonne nuit de repos dans un véritable lit nous remet en forme pour continuer notre route vers Tupiza avec encore des images plein la tête..